dégingandé

dégingandé

dégingandé, ée [ deʒɛ̃gɑ̃de ] adj.
• fin XVIe; déhingander « disloquer » 1546; a. fr. hinguer « se diriger », croisé avec ginguer « gigoter »
Qui est disproportionné dans sa haute taille et déséquilibré dans la démarche. « un peu dégingandé, comme un enfant grandi trop vite, flexible, délicat » (A. Gide). ⊗ CONTR. Râblé, trapu.

dégingandé, dégingandée adjectif Qui a une démarche irrégulière et sautillante, une allure gauche en raison de son corps ou de ses membres trop longs. ● dégingandé, dégingandée (difficultés) adjectif Prononciation [&ph88;&ph89;ʒ̃&ph91;̃&ph88;&ph89;], le premier g se prononce comme dans gingembre, le second comme dans guindé.Recommandation Ne pas prononcer le premier g « gu- », comme dans déguisé.

dégingandé, ée
adj. Fam. Qui a l'air disloqué dans ses mouvements, sa démarche. Un grand diable tout dégingandé.

DÉGINGANDÉ, ÉE, part. passé et adj.
I.— Part. passé de dégingander.
II.— Emploi adj. [En parlant d'une pers. ou d'un aspect de la pers., plus rarement d'un animal]
A.— Gén. péj.
1. Qui se dégingande, a une démarche irrégulière et sans assurance. ,,Comme si elle était toute disloquée`` (Ac. 1835). Détendue et dégingandée, l'aile humaine manquait spécialement du muscle tout-puissant qui lie l'épaule à la poitrine (MICHELET, Oiseau, 1856, p. 27). Ce ne sont qu'évêques dégingandés, au pas saltateur (GONCOURT, Journal, 1861, p. 953). Il [le caïd Belaïl] s'avance seul, dégingandé et dandinant, l'allure inquiétante, appuyé sur une énorme trique-assommoir (LOTI, Maroc, 1889, p. 167).
Emploi subst. sing. avec une valeur de neutre. Synon. dégingandement. La nervosité, le dégingandé de leur allure (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 97).
2. Qui se dégingande, se laisse aller, manque de tenue. La bonne roupillait devant nous, dégingandée à pleine chaise (CÉLINE, Voyage, 1932, p. 391).
Non péj. Détendu. Dans sa jolie figure, dans sa façon dégingandée de marcher, de saluer (PROUST, Guermantes 1, 1920, p. 93). Les domestiques passaient un à un, d'un grand pas dégingandé, pour se retirer du côté des étables (MALÈGUE, Augustin, t. 1, 1933, p. 213). Je le regardais arpenter le jardin avec une grâce un peu dégingandée (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p. 313).
P. métaph. [En parlant d'une chose touchant à la pers. hum. et/ou personnifiée] Qui manque d'organisation et donc de solidité. Cette vie dégingandée, sans travail et décousue m'use et me pèse horriblement (CONSTANT, Journaux, 1804, p. 174) :
1. ... les choses n'en iraient pas plus mal, si, au lieu de ce sujet dégingandé, ils [Meilhac et Halévy] avaient choisi quelque histoire solide, se tenant d'un bout à l'autre.
ZOLA, Nos Auteurs dramatiques, 1881, p. 219.
B.— En partic., usuel. Qui a des mouvements mal assurés, sautillants en raison de son corps ou de ses membres étirés ou trop longs. Elle riait et s'ébrouait avec la grâce dégingandée qu'ont les jeunes filles trop grandes (ALAIN-FOURNIER, Corresp. [avec J. Rivière], 1906, p. 327). D'abord deux troufions, tous deux très blonds, l'un dégingandé et maigre, l'autre carré, aux mains de carrier (VERCORS, Silence mer, 1942, p. 25) :
2. Il [Hassler] dirigeait avec une souplesse capricieuse, de tout son grand corps dégingandé qui ondulait, comme sa musique, avec des gestes tour à tour caressants et cassants.
ROLLAND, Jean-Christophe, L'Aube, 1904, p. 78.
[En parlant d'un animal] Des poulains (...) mêlés à leurs mères, dégingandés et gorgés d'herbe (PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, p. 53).
P. métaph. [En parlant d'une chose personnifiée] Il fallait traverser des figuiers gigantesques, dégingandés, étirant leurs branches comme des bras grisâtres las de sommeil (ZOLA, Faute Abbé Mouret, 1875, p. 1363).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694 et 1718 sous l'anc. forme desgingandé; ds Ac. 1740-1932 sous la forme moderne. Fréq. abs. littér. :91. Bbg. MAT. Louis-Philippe 1951, p. 286. — SAIN. Sources t. 3 1972 [1930], p. 35.

dégingandé, ée [deʒɛ̃gɑ̃de] adj.
ÉTYM. 1690; av. 1596, en parlant d'un chariot disloqué; de déhingander « disloquer », 1546; de 1. dé- et anc. franç. hinguer « se diriger », mot d'orig. germanique, cf. moy. néerl. henge « gond », par croisement avec ginguer « danser la gigue, gigoter ».
1 Qui a quelque chose de disproportionné dans sa haute taille; quelque chose de disloqué dans la démarche, les mouvements. || Un grand diable, un grand escogriffe tout dégingandé.
1 Il était maigre, dégingandé, la figure longue, salie de quelques rares poils de barbe, avec les cheveux jaunes et la pâleur anémique de toute la famille.
Zola, Germinal, t. I, I, II, p. 15.
2 Je le revois si bien ! un peu dégingandé, comme un enfant grandi trop vite, flexible, délicat (…)
Gide, Si le grain ne meurt I, VIII, p. 218.
Par ext. || Démarche dégingandée.
2 Vieilli. Qui se laisse aller, manque de tenue ou a une allure très libre.Par ext. || Un pas, une démarche dégingandée (Proust, in T. L. F.).Par métaphore. || Une vie dégingandée (Constant, in T. L. F.).
3 Vx (langue class.). Décousu, désordonné.
CONTR. Râblé, tassé, trapu.

Encyclopédie Universelle. 2012.

Игры ⚽ Поможем решить контрольную работу

Regardez d'autres dictionnaires:

  • dégingandé — dégingandé, ée (dé jin gan dé, dée) part. passé. 1°   Qui a quelque chose comme disloqué dans sa démarche, dans son attitude, dans sa contenance. Cette femme est toute dégingandée. •   Jamais personne si peu soigneuse d elle même [que la duchesse …   Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré

  • degingandé — DEGINGANDÉ, EE. adj. Il se dit dans le style familier, d Une personne dont la contenance et la démarche sont mal assurées, comme si elle étoit toute disloquée. C est un homme tout dégingandé. Elle est toute dégingandée …   Dictionnaire de l'Académie Française 1798

  • DÉGINGANDÉ — ÉE. adj. Il se dit D une personne dont la contenance et la démarche sont mal assurées, comme si elle était toute disloquée. C est un homme tout dégingandé. Elle est toute dégingandée. Il est familier …   Dictionnaire de l'Academie Francaise, 7eme edition (1835)

  • DÉGINGANDÉ, ÉE — adj. Qui, dans ses mouvements et dans son attitude, paraît avoir quelque chose de mal ordonné, en parlant d’une Personne de haute taille. C’est un homme tout dégingandé. Elle est toute dégingandée. Il est familier …   Dictionnaire de l'Academie Francaise, 8eme edition (1935)

  • dégingandé — adj., pas très dégourdi, pas très assuré dans sa démarche : éwinwalâ, âye, é (Saxel), R. guingalâ <balancer> ; sharanbalu (Albanais 001b) / shanbalu / zhanbalu, wà, wè <jambelu> (001a, Épagny). E. : Branler, Disloqué. A1) femme… …   Dictionnaire Français-Savoyard

  • gandé — dégingandé …   Dictionnaire des rimes

  • dégingandée — ● dégingandé, dégingandée adjectif Qui a une démarche irrégulière et sautillante, une allure gauche en raison de son corps ou de ses membres trop longs. ● dégingandé, dégingandée (difficultés) adjectif Prononciation… …   Encyclopédie Universelle

  • dégingander (se) — ⇒DÉGINGANDER (SE), verbe pronom. Vx ou littér. A. [Correspond à dégingandé II A 1] Avoir une démarche, une allure à la fois relâchée et sautillante. Synon. (partiel) se déhancher, se dandiner. Elles balançaient les hanches, se pelotonnaient, se… …   Encyclopédie Universelle

  • diable — [ djabl ] n. m. • diaule fin IXe; lat. ecclés. diabolus, gr. diabolos « qui désunit » I ♦ 1 ♦ Un, des diables. Démon, personnage représentant le mal, dans la tradition populaire chrétienne. Oreilles pointues, cornes, pieds fourchus, longue queue… …   Encyclopédie Universelle

  • escogriffe — [ ɛskɔgrif ] n. m. • 1611; mot dial. « voleur », se rattache p. ê. à escroc et au rad. de griffer ♦ Homme de grande taille et d allure dégingandée (surtout dans un grand escogriffe). ⇒ échalas. « Don Basile, un grand escogriffe, long, sec, jaune …   Encyclopédie Universelle

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”